Vous êtes peut-être plutôt thé que café le matin ? Alors vous êtes une majeure minorité. Le foie gras était bon à ce réveillon ? Peut-être avez vous préféré le pâté de foie ou êtes-vous végéta(r/l)ien et avez mangé un substitut d'une forme de viande ?
Difficile de faire autrement, ce sont les standards sociaux qu'on nous propose (pour ne pas dire « impose »). En fonction de notre pays, on consomme tous différemment… la même chose !
On préférera parfois même offrir ou consommer un aliment qu'on sait pas très sain, par tradition ou convivialité, que de proposer non pas une alternative substitutive, mais juste autre chose.
— « Ca s'est bien passé ? Vous voulez un dessert ou un café ensuite ? » C'est la phrase que j'entends systématiquement à la faim d'un repas.
— « Si tu passes dans le coin, on ira boire un verre » Assez courante aussi. Un verre signifie un verre d'alcool. Et si ce n'est pas de l'alcool, alors ce sera une boisson industrielle ou un jus d'orange pressé dans les rares cas où ca se présente.
— « Ah, ca m'énerve, faut que je m'en allume une pour me calmer ! » Personne n'a jamais eu pour idée de son propre chef de se mettre à la cigarette. C'est un produit qui se transmet par mimétisme d'une personne idéalisée. Probablement le plus grand témoin de notre manque de libre arbitre et d'identité propre, et un de ceux qui nous fera renoncer à être un adulte indépendant. Le temps qu'il passera à s'en libérer est un temps qu'il pourra moins investir à construire.
— « Tu veux pas un apéritif ? Mais c'est pour fêter le nouvel an, on est ensemble » Si, je veux bien répondre au standard de l'apéritif pour « fêter ». C'est chouette qu'il y ait du vin du village d'à côté et de la bière locale. Qu'est-ce que tu peux m'offrir parmi cette généreuse sélection et cette belle attention qu'est ton invitation, qui n'est pas un substitut, et qui soit aussi local et original que ces alcools ?
J'ai pris le pli de faire du kefir d'eau, du jun, du kombucha, du jus de gingembre, de l'eau aromatisée aux zestes de fruits ou au concombre. Je propose aussi de se retrouver pour faire un jeu de société ou se balader plutôt que de « boire un verre ». Mon meilleur petit déjeuner n'était pas fait de croissants et de tartines de beurre avec un jus en brique, mais un buffet de poissons quand j'ai découvert que d'autres cultures mangeaient autrement.
Nous avons nos traditions, nos habitudes, et nous les transmettons. Ce n'est pas un mal, ce sont nos codes sociaux et ça nous apporte une empathie et une cohésion.
Il y a par contre des habitudes que l'on prend et que l'on communique qui sont moins saines. L'alcool est une substrance difficile à renoncer dans notre société consommatrice sous le couvert de l'intouchable « patrimoine ». On nous dit même que boire un peu est bon pour la santé, en nous rajoutant un « si si, c'est vrai ! » quand on y émet un doute et parfois un « les études le montrent. » quand on garde une réserve.
Pour l'anecdote, j'ai découvert hier qu'en Grande Bretagne, certains prônaient le détachement de l'alcool après les fêtes. Parfois pour des raisons de santé, d'autres fois pour le défi personnel. Il faut peut-être en passer par les influences sociales aussi pour aller vers un allègement…
J'essaie maintenant de prêter attention à mes besoins et à vérifier leur origine, plutôt que de suivre les suggestions que je pensais être mes goûts et choix. Je mange parfois quand j'ai faim plutôt que si c'est l'heure, même si c'est moins pratique. Le matin je prends parfois du jus de citron, sinon de l'eau. Ca peut aussi être un fruit juteux, un Yannoh, voire rarement un café ou un thé.
Je vis comme tout le monde, dans un monde fait d'habitudes et de traditions, de consommation d'alcool à laquelle j'ai contribué. J'ai du aussi encourager un indécis à faire comme moi, inconsciemment.
C'est de notre rôle à chacun de remettre en question chaque geste et chaque consommation à laquelle on s'adonne, parce que même le plus petit d'entre nous est un modèle qui va orienter le pas d'un autre.
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