et me voilà (enfin) de retour… bon, j’ai toujours pas écrit la chronique des 3 bds de sf à la con là, mais en attendant je vais parler un peu de to write like a woman:
une collection de quatorze essais et lettres de joanna russ, écrivaine lesbienne étatsunienne de sf, autour de deux thèmes principaux: la sff et le féminisme. (une trad est en cours par des connaissances/amies avec une publication prévue pour janvier 2023 si je ne me trompe pas, avec quelques ajouts de la correspondance de russ) je rajoute également que deux trois trucs tournent plus ou moins autour du lesbianisme et que seulement cinq ne concernent pas directement ou indirectement la sff.
certain.es ont vieilli, mal vieilli même (je pense ici notamment à “What Can a Heroine Do? or Why Women Can’t Write” ou “Towards an Aesthetic of Science Fiction”) et d’autres sont peu compréhensibles car je n’ai pas vraiment le contexte culturel et surtout historique (notamment pour “Letter to Susan Koppelman” ou “Is “Smashing” Erotic?“) mais ça reste une collection intéressante et je relirai sûrement quelques points pour mon analyse sur la biologie (et biologie + genre) dans la sff car ça (re)cadre pas mal quelques uns des bouquins que je vais soit lire ou relire pour. et puis l’écriture de joanna russ est très plaisante à lire, avec un style assez relax qui fait très discussion et quelques parenthèses pertinentes.
Towards an Aesthetic of Science Fiction: ou comment (ne pas) critiquer la sf, vu que les critiques lit de l’époque avaient du mal à distinguer les outils sur lesquels se reposer pour leurs analyses.
Speculations: The Subjectivity of Science Fiction: ou comment faire la différence entre les différents genres de (para)littératures. (en se reposant sur une réflexion de Delany)
SF and Technology as Mystification: ou comment ne pas confondre la technologie avec le capitalisme. (et aussi pourquoi russ préfère star trek à star wars)
Amor Vincit Foeminam: The Battle of the Sexes in Science Fiction: ou comment ne pas écrire de la sf phallocratique ; une analyse de dix histoires de sf réac pour la plupart.
On the Fascination of Horror Stories, Including Lovecraft’s: ou pourquoi russ adore les histoires d’horreur
A Boy and His Dog: The Final Solution: l’analyse et la critique d’un film de sf macho et hétéropatriarcal.
What Can a Heroine Do? or Why Women Can’t Write: tout est dans le titre.
Somebody’s Trying to Kill Me and I Think It’s My Husband: The Modern Gothic: une analyse de quelques livres de poche du genre Gothic Modern qui étaient apparemment très populaires à l’époque et les raisons pour lesquels ils l’étaient. (spoiler: c’est à cause du hétéropatriarcat, grosso modo)
On Mary Wollstonecraft Shelly: ou pourquoi l’écrivaine derrière frankenstein est à moitié mauvaise en tant que romancière et pourquoi ce fait la rend intéressante.
Recent Feminist Utopias: une discussion (très) intéressante et toujours d’actualité sur des utopies féministes de l’époque (elle note bien que the dispossessed de le guin n’en soit pas une, bien qu’utopique et féministe et que triton de delany ne soit pas une utopie) et ce que ces dernières reflètent de la société contemporaine au moment de l’écriture des textes. elle prend pour corpus: Les Guerillères de Monique Wittig, Motherlines de Suzy McKee Charnas, The Dispossessed de Le Guin, The Female Man d’elle-même, Trouble on Triton: An Ambiguous Heterotopia de Samuel Delany, The Shattered Chain de Marion Zimmer Bradley, Woman on the Edge of Time de Marge Piercy, The Wanderground: Stories of the Hill Women de Sally Gearhart, Commodore Bork and the Compost de Catherine Madsden, et enfin: Your Faces, O My Sisters! et Houston, Houston, Do You Read? toutes deux de James Tiptree.
To Write “Like a Woman”: Transformations of Identity in the Work of Willa Cather: une analyse des histoires et de la vie de willa cather, d’un point de vue lesbien. je connaissais willa cather de nom et ce qu’en dit russ me donne envie de la découvrir, elle et ses écrits.
On “The Yellow Wallpaper”: ou pourquoi cette histoire est une histoire de fantôme et pas une histoire “réaliste”.
Is “Smashing” Erotic? (j’ai pas le contexte)
Letter to Susan Koppelman (pareil, même si je vois où russ veut en venir)
niveau d’emmerdement: ça se lit vite et c’est plutôt agréable: 0 à 2 / 10
note générale: 6 à 7 / 10
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