Sigle de Accelerated Mobile Pages, AMP est une technologie apparue en 2015, soutenue par Google et conçue dans le but d’accélerer le chargement de certaines pages web sur mobile (des articles de vos médias favoris, typiquement) en modifiant et en optimisant le code HTML. Sur le papier, la promesse est alléchante : les appareils mobiles représentent en effet 63% des visites des moteurs de recherche ! Et Dieu sait à quel point il est insupportable d’attendre plus d’une demi-seconde pour qu’une page web s’affiche correctement. Le problème, parce qu’il y en évidemment un, avait d’ailleurs déjà été énoncé dans un papier de Guillaume Champeau, fondateur de Numerama, en… février 2016.
Connaissez-vous le World Wide Web Consortium (W3C) ? Il s’agit d’un organisme de standardisation des technologies du web comme les langages de balisage HTML/CSS, le JavaScript, etc. Le souci ? Nous avons aujourd’hui des pages qui suivent les recommandations du W3C, d’autres qui suivent celles établit par le projet AMP. Et comme l’indexation des pages web est le nerf de la guerre, comme l’index principal de référencement est aujourd’hui l’index mobile… nous nous retrouvons dans une situation où Google AMP est devenu indispensable.
Le projet AMP est pourtant contraignant et possède plusieurs désavantages qui devraient l’emporter sur la promesse de chargement plus rapide des pages : obligation de passer par une régie publicitaire approuvée par le projet, uniformisation des pages qui peuvent créer une confusion pour l’utilisateur et engendrer une perte d’identité visuelle, création d’un standard parallèle au standard officiellement établi, etc. Déjà que l’omniprésence de Google Chrome met à mal ces mêmes standards…
Dans un monde idéal, le leader sur le marché des navigateurs serait Firefox et plus personne ne se partageraient des liens Google AMP. Si la première option semble aujourd’hui impossible à réaliser, tant Firefox perd des parts de marché, la deuxième pourrait bien devenir réalité. En effet, Brave et DuckDuckGo ont tout deux rejoint un mouvement dont le but est de mettre à mal le format AMP. Le but est simple : dès lors que vous cliquez sur une page AMP, vous serez automatiquement redirigé vers la page original du site en question. Si vous souhaitez savoir comment cela fonctionne concrètement, un billet est à retrouver sur le blog officiel de Brave. En espérant que cette initiative soit un réel pavé dans la mare, un tsunami dans l’océan Google, plus qu’un simple coup d’épée dans l’eau. En attendant, et si vous n’utilisez ni Brave ni DuckDuckGo, il vous suffit simplement d’effacer le petit /amp/ des liens que vous souhaitez partager. Une manipulation d’une seconde à peine pour se garantir une bonne expérience sur les Internets.
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