Mai 2021. Cela faisait longtemps que j’envisageais de faire une randonnée au long cours dans les Ardennes. Et le tracé qui m’a toujours tenté est un tracé quasi exclusivement forestier. Du fond des vallées des eaux vives en direction de la source de la Semois. À cheval sur la France et la Belgique, le massif forestier traversé par le tracé, est imposant pour un être humain.
La Covid étant passée par là, les séjours à l’étranger sont plus compliqués à réaliser. J’ai donc profitez de l’occasion pour faire cette longue randonnée accompagnée de deux amis. Nous sommes partis en semi-autonomie avec pour objectif de remonter la Semois jusque Bouillon, voir Florenville. Nous avons 7 jours devant nous et nous sommes préparés.
Jour 1
Nous sommes en route vers Couvin. On discute du temps qui nous attend, mais qui ne nous enchante pas. La semaine de randonnée s’annonce difficile. Le temps va être pluvieux et froid pour cette période de l’année.
Nous arrivons à Couvin à 11 h 20. On sort du train. Pluies et vents sont au rendez-vous. On regrette de ne pas avoir pris de gants. Nous sommes fin mai…
Nous marchons rapidement dans Couvin. Nous y rencontrons le responsable local des marches de Saint-Jacques-de-Compostelle. On traverse un pont pour s’enfoncer dans les bois à la sortie de la ville. Nous testons nos bâtons de marche. Pour moi, c’est la première utilisation. Vu notre chargement, de 15 à 18 kg par personne, on a décidé de s’en doter. Cela s’avérera payant.
Après une pause de midi, on s’engage dans une montée sur Brûly-en-Pesche. Les sacs se font sentir, mais on trouve le rythme avec nos bâtons.
Arrivés sur Brûly-en-Pesche, on passe au village-musée qui témoigne de la Seconde Guerre mondiale. En effet, ce village a été utilisé lors de l’offensive allemande vers la France. Dans les bois, se trouvent un bunker et deux chalets. Ceux-ci ont servi de lieux de résidence à Hitler durant quelques semaines. Aujourd’hui, on les visite pour ne pas oublier.
Ensuite, direction Brûly. On passe par un massif forestier privatisé. Il est énorme et sans une âme à cette période de l’année. On y trouve un peu de repos jusqu’au lendemain.
Jour 2
Le matin, on passe à côté d’un magnifique étang toujours dans cet enclos privatisé, puis on observe un jeune cerf se nourrissant et effectuant des frottis contre de jeunes arbres. On reste de longues minutes, car il ne nous a pas vus. À la fin, on joue même à 1, 2, 3 soleil jusqu’à ce qu’ils finissent par nous repérer, terminant ainsi cette belle vision.
On s’arrête ensuite au cimetière pour recharger nos gourdes. On passe la frontière et la nouvelle autoroute E420. On s’engage sur le GR qui longe la lisière d’une forêt. Le tracé est agréable.
En fin de journée, on se dirige vers un plateau pour établir un bivouac au calme. Le soleil se couche et nous ne sommes pas seuls. Certains d’entre nous ont la chance de croiser des regards furtifs.
Jour 3
Nous descendons et puis remontons sur les Mazettes. Le temps est dégueulasse. Il pleut beaucoup et il fait même un peu froid. Étant mouillé, on fait attention de ne pas se refroidir durant la pause de midi. On l’a fait dans le centre du village dans l’ancien lavoir. Le lieu nous réconforte car nous sommes à l’abri du vent et de la pluie.
L’après-midi, on s’engage dans des chemins difficilement praticables. L’eau y stagne, c’est la gadoue. On décide de partir en azimut car étonnamment, on y progresse plus vite. On surprend malheureusement des sangliers dans leur tanière. Ils n’y reviendront pas de sitôt, mais trouveront sans doute refuge ailleurs. Leurs vrais prédateurs ne sont pas encore de sortie à cette période de l’année.
Jour 4
La nuit dans la forêt de bouleau a été froide. Il a plu toute la nuit et cette forêt était particulièrement humide. On remarque également beaucoup de houx sur de grands arbres. Ont-ils phagocyté ceux-ci pour se développer autant ? On se pose la question.
Une fois prêt pour une nouvelle journée de marche, on plonge sur Deville. On loupe le chemin prévu dans notre itinéraire. Ce sera la seule fois du séjour, mais cela aura des conséquences ! On se résout à longer la départementale vers Monthermé. À mi-chemin, on change d’avis pour rejoindre notre chemin de randonnée. On passe sous un chemin de fer et on s’engage pour un gros azimut. La montée est raide et dans les ronces. Après une bonne heure, on atteint tout transpirant, le chemin de randonnée que nous devions rejoindre. On a dû faire 200 m maximum. Quand on le rejoint finalement, la journée est déjà bien entamée.
Nous faisons une pause à Monthermé. On avait prévu d’y faire notre premier ravitaillement, mais on a encore de quoi tenir. On décide de reporter le ravitaillement au lendemain pour alléger nos sacs ! De Monthermé, on s’engage sur le GR 16 qui démarre de cette ville et longe la Semois jusqu’à Arlon. Et ça commence par des escaliers. Arrivé sur le plateau, on s’enfonce dans les bois pour y trouver du repos.
Jour 5
La pluie est toujours au rendez-vous et nos affaires mouillées ne sèchent pas. Ça pourrait devenir un problème. Les tentes également sont de plus en plus mouillées.
On s’engage vers Naux. On emprunte un superbe sentier qui longue le Ru de la Gire. Cette superbe rivière torrentielle fait penser au Ninglinspo. En bas, on emprunte le pont pédestre vers Maux avant de gravir une colline vers les bois communaux de Bozin. On fait une pause à l’un des points de vue.
En redescendant, on passe dans une forêt orientée plein nord avec un beau tapis vert et énormément de mousse. Ça fait penser à une jungle. Au bout du chemin, on arrive à “Les hautes rivières” où l’on se ravitaille dans un Spar.
Après, on se dirige vers la Belgique, le long de la Semois. Le soleil est enfin un peu présent de manière durable. Après la frontière, on se débarbouille dans une rivière avant de prendre de la hauteur pour trouver du repos. On est orienté plein ouest histoire de profiter d’un maximum du soleil couchant.
Jour 6
On décide de se lever plutôt pour accélérer notre cadence. On passe par Dolimant. Ancien village en train d’être reconstruit par un gros constructeur immobilier. On plonge sur Bohan par une route en piteux état. En effet, un ru la investit et creuse inexorablement son lit dans le bitume. Cela étant rendu possible par la rivière d’à côté qui s’écoule mal car elle est encombrée.
On arrive à Membre. On monte ensuite au belvédère qui offre un beau point de vue sur le méandre de la Semois. Ça a aussi été l’occasion de trouver une géocache. Ensuite, on a continué sur le proche plateau.
On marche pas mal pour atteindre Rochehaut. Puis, on a pris la direction du point de vue du Corbeau par la crête qui est non balisée. Elle offre une vue plongeante de part et d’autre de la vallée.
Jour 7
On se ravitaille en haut à Rochehaut. Puis, on plonge le long de la balade des échelles. On croise beaucoup d’orpins. On rejoint la Semois et un doigt inhabité. On effectue la longue marche finale jusque l’abbaye Notre-Dame de Clairefontaine et puis, on s’offre une dernière montée sur Bouillon. On fait la course à des trailers sachant que c’est notre dernier effort et porté par l’espoir d’en finir. En haut, on monte sur le Belvédère pour voir Bouillon, notre destination finale. Une grosse abeille solitaire nous tourne autour, on redescend rapidement. Arrivé à Bouillon, on prend une glace et puis retour à la maison !
Caractéristiques de la randonnée
- Durée: 24h
- Durée du séjour : 6 jours
- Distance : 100 km
- Dénivelé : +2400 m /\ -2400 m
- Type de terrain : varié mais beaucoup de pistes dans les bois
- Difficulté du terrain : plusieurs grosses montées
- Période : effectué en été
- GPX
Capture obtenue à partir du site gpx.studio utilisant une carte de base OpenStreetMap
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