C’est Tolstoï, donc son avis sur l’art m’intéressait, on peut dire qu’il a une certaine expérience de ce monde, et a dû lire énormément. Comme en ce moment je me pose pas mal de questions sur le rôle de l’art dans ma vie, j’ai décidé de lire ce livre. En plus l’écriture de Tolstoï est agréable et facile à suivre.
Y a une partie plutôt cool où il dit que tous ceux qui ont essayé de définir l’art ont donné des définitions métaphysiques incompréhensibles et/ou inutilisables. Du coup il donne comme définition que l’art, c’est toute œuvre qui transmet avec succès une émotion éprouvée par l’artiste.
Mais c’est un critère extrêmement large, du coup pour pas tomber dans le relativisme, il consacre les 9/10ᵉ restants du bouquin à soutenir que le seul bon art, c’est celui qui transmet des émotions religieuses. (Tolstoï était un fervent chrétien.)
C’est un avis avec lequel je ne suis pas du tout d’accord mais c’était un bon exercice de pensée de le voir soutenir cette thèse. Dans ma tête, j’ai remplacé « émotion religieuse » par « émotion spirituelle, ayant trait à notre place dans le monde et à ce qu’on doit y faire » et ça m’a pas mal aidé à être davantage touché par son discours.
Y a deux-trois passages très amusants où il dit énormément de mal de Rimbaud et Verlaine. Même son traducteur a pas assumé, dans sa préface il a dit « oui bon il a forcé le vieux ». Vous apprendrez également que la 9ᵉ symphonie de Beethoven, c’est du mauvais art, et que la musique de Liszt c’est du bruit incompréhensible.
Début du bouquin très intéressant cela dit.
Il y a également une critique de l’évolution de l’art, due au fait qu’il est vu comme une façon de s’occuper ou d’éprouver des émotions agréables chez les bourgeois et les aristocrates, qui me semble assez juste.
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