Hé oui, trois jours après notre arrivée on nous avait déjà offert deux fois des petites tranches de pain tartinées avec des sardines à l’huile en guise de bienvenue ! L’accueil ici est en effet chaleureux et gourmand : à chaque rencontre l’hôte de la maison vous propose un jus (gingembre, bissap ou soda), de l’eau et quelque chose à manger. Chez un ami de Boubacar, ancien collègue d’Hannah à Conakry, on a même partagé un plat de mafé en plein après-midi !
Bref on a été très bien reçu à Conakry. Les différents membres de Guinée Solidarité qu’on a rencontrés nous ont fait rêver avec leur description amoureuse du Fouta-Djalon -leur région d’origine où on va travailler- et des Peuls qui l’habitent. On a également visité une association partenaire de la nôtre qui propose un accompagnement personnalisé à des adolescents et jeunes adultes en situation de handicap. Cela nous a permis de nous projeter dans notre mission future et d’oublier nos tracas administratifs pour obtenir un visa car ça n’est toujours pas fini…
Vous vous souvenez qu’après avoir enfin obtenu l’autorisation du ministère des Affaires étrangères français pour pouvoir partir en Guinée, on s’est heurté à la suspension de la procédure de délivrance de visa par l’ambassade de Guinée. Une situation exceptionnelle qui s’explique par la politique de réciprocité que le pays applique aux Français puisque la France a fermé ses frontières aux Guinéens depuis le mois de mars au prétexte du Covid-19…et que Macron s’est permis de critiquer l’élection présidentielle du mois de novembre en Guinée tout en félicitant celle qui s’est déroulée le même mois en Côte d’Ivoire dans des conditions bien similaires.
Suivant les conseils de l’ambassade, on avait finalement obtenu une autorisation du ministère des Affaires étrangères guinéen qui nous a permis de débarquer à Conakry et de demander un visa à l’arrivée. Pas si simple ! À la présentation de cette autorisation la douanière de l’aéroport nous a lancé : Vous trouvez ça normal de débarquer sans visa dans un pays ? Et si je faisais ça en France, moi ?” Donc pas de visa, mais direction le ministère de la Sécurité et sa Police aux frontières pour régulariser notre situation dès le lendemain !
On a trouvé la policière en charge des visas face à une télé-novelas dans son bureau, qui a jeté un regard froid sur notre dossier en nous indiquant que l’immigration guinéenne ne délivrait plus de visa long séjour. Il fallait en outre lui apporter des pièces complémentaires pour obtenir un visa d’entrée d’une durée de trois mois. Je vous passe les détails mais après une dizaine d’heures à arpenter les couloirs du ministère sur quatre visites différentes et après d’innombrables coups de fil à nos amis conakrykas qui nous ont aidés dans cette procédure inédite, on devrait finalement obtenir notre visa mardi !
Cette expérience nous a laissé le temps d’apprécier l’ambiance locale : la distribution de poulets l’après-midi du 31/12 au sein même du ministère, la livraison de courses diverses (assiette de nourriture, articles de cuisine…) aux fonctionnaires en service… Mais cela donne une atmosphère qui est vraiment appréciable d’autant que tout le monde plaisante avec tout le monde ! Et rassurez-vous dans le privé c’est assez déroutant également : au guichet d’Orange c’est la vigile qui mettait du son à fond sur son téléphone dans l’agence…
Voilà donc plusieurs facettes de cet accueil à Conakry ! On a hâte d’en découvrir davantage à Mamou… Très belle année à tous et à bientôt !
Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410
Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos
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