Un article qui repose beaucoup sur le « goudron » (on appelle comme ça les routes principales) car on a visité un peu de pays à l’occasion de la fermeture du centre pour les vacances scolaires…et c’est tout un monde !
Comme dans beaucoup d’endroits les camions font concurrence aux taxis dans la surcharge de passagers et de marchandises : on en entasse dans l’habitacle, au-dessus, sur les côtés… On croise des voitures qui transportent des motos et des motos qui trimballent des chèvres. Les plus beaux sont les taxis, tout de jaune, vert et rouge parés. Les R21, Laguna, Peugeot 309 sont à l’honneur, la R19 est reine ! Bref, beaucoup de modèles français des années 80, 90. Elles sont très souvent équipées d’amortisseurs arrières de 4x4 qui les font étrangement pencher en avant à vide mais leur permet d’absorber des charges importantes sur ces routes en creux et bosses…
Les camions également révèlent facilement leur origine et leur âge : on a doublé des camions Zavatta (qui ne transportaient visiblement plus du matériel de cirque), un camion siglé Gérard Logistique avec un numéro de téléphone français à 8 chiffres ou encore un camion Pablo y Fernando… C’est bien le recyclage des épaves européennes, me direz-vous, mais de quand date le dernier contrôle technique de ces engins ? C’est bien là où le folklore cache une dure réalité quand on sait que les accidents de la route sont la cause première de handicap physique en Guinée…
N’importe quel véhicule peut circuler quel que soit son état. En faisant réparer un pneu crevé à Mamou ça nous a bien fait rire de voir le mécano démonter la roue, poncer un bout de caoutchouc et le coller sur le trou comme on pose une rustine sur un pneu de vélo ! Alors qu’en France on aurait dû changer notre pneu et son voisin pour respecter le parallélisme… N’y aurait-il pas un juste milieu à trouver ? Par ailleurs le passage par une auto-école n’est pas obligatoire pour conduire en Guinée : on achète littéralement son permis de conduire, sur simple présentation d’une pièce d’identité.
Si on ajoute à tout ça l’entretien aléatoire des routes ravagées par la saison des pluies (de mai à septembre) et les camions en surpoids, on a là un cocktail gagnant pour faire de la conduite un terrain de jeu très glissant… On reste donc prudent tout en s’habituant à se retrouver penché à 45 degrés avec deux roues dans le bas-côté pour se sortir d’une voie encombrée, à activer nos essuie-glaces pour dégager les 3 kg de poussière accumulés sur notre pare-brise à chaque poids-lourds qu’on dépasse ou à manier le klaxon avec frénésie pour prévenir de notre présence !
À Conakry on a préféré utiliser les taxi-motos ou les « trois-pneus » (les touk-touk indiens) pour éviter les kilomètres de bouchons de cette ville tentaculaire construite sur une péninsule. Si on en croit les Conakrykas, cela ne fait qu’une quinzaine d’année que ces moyens de transport se sont imposés avec un clair monopole de la marque indienne TVS. On s’amuse donc à négocier le prix de nos déplacements avec les conducteurs de taxi-motos, souvent jeunes, toujours hommes, et à découvrir la ville à travers la visière de nos casques ! Pour les « trois-pneus » comme pour les taxis collectifs, le prix est fixé par tronçon traversé : il suffit juste de connaître le découpage…
Avant de partir de Mamou, le professeur de mécanique, ayant vu un canard à côté de notre voiture, m’avait averti : si le conducteur voit un canard devant sa voiture il doit conduire très prudemment car cela porte malheur. Pour l’instant on a évité des chèvres, des chiens, des poules, des moutons, un magnifique animal inconnu qui ressemblait à un grand daim zébré… On fera gaffe aux canards !
On pense toujours bien à vous et on vous souhaite un beau printemps bientôt en terrasse !! Des bises
Album photo : https://zzz.zaclys.com/Un-ptit-tour-en-Basse-Guinee,a75,90752
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