Nous avons donc fait notre rentrée au centre Konkouré le lundi 4 janvier ! Perché en haut d’une colline, il s’atteint au prix de l’ascension d’un sentier cabossé et creusé par les pluies de la saison passée. On comprend là encore l’utilité de notre gros 4x4 Toyota Fortuner (un veau, quoi)… On lui préfère notre petit scooter ou bien le bus affrété par l’association qui récupère la majorité des élèves et du personnel au cours de sa tournée.
Les vingt-cinq élèves ont entre 15 et 30 ans. Leur handicap porte principalement sur les membres inférieurs et quelques uns ont une paralysie ou une déformation au niveau des bras ou des mains. Ils sont entrés au centre sur la base de leur motivation à suivre une des formations proposées (couture, tricot, mécanique auto/moto, réparation de machines à coudre) et de leur capacité à manipuler les outils nécessaires à ces métiers techniques. L’équipe de formation adapte ainsi son enseignement à chaque forme de handicap, avec une moyenne de 3 à 5 élèves par classe.
On échange en pular du mieux qu’on peut mais il nous faudra encore du temps pour avoir une vraie conversation ! Quelques élèves parlent français (langue officielle du pays sur plus de 20 langues parlées) mais dans leur majorité leur parcours scolaire a été écourté du fait des préjugés qui existent dans la société guinéenne sur les personnes en situation de handicap et de l’inaccessibilité des bâtiments… On profite donc des ateliers sport ou bibliothèque de fin d’après-midi pour partager autre chose avec eux !
Dans tous les cas il règne ici une atmosphère vraiment détendue. Des blagues par-ci, des services rendus par-là… Le midi on mange tous ensemble sous le préau. Une cuisinière de la ville nous apporte le repas : du riz arrosé le plus souvent de « sauce feuille » (manioc, pomme de terre…) et saupoudré de bouts de poisson. Avec l’équipe on partage un grand plat dans lequel on pioche à la cuillère ! Ambiance conviviale garantie ! Les élèves mangent en petits groupes à côté.
Nos collègues se composent de deux profs de couture, une de tricot, deux de mécanique, deux d’alphabétisation et de « préparation à la vie active » (rédiger une facture, tenir une petite comptabilité…), d’un responsable technique, de deux gardiens de nuit/hommes de ménage et d’une assistante de direction. Et à part manger, baragouiner en pular et compter les gens, qu’est-ce qu’on fait nous-mêmes me direz-vous ? Hé bien pas mal de choses déjà !
On a commencé par se pencher sur les finances du centre : montage du budget 2021, prise de contact avec les bailleurs locaux (entreprises privées, ambassade de France, Programme des Nations unies pour le développement…). On va s’occuper également de la communication : site internet, réseaux sociaux, newsletter. Niveau pédagogie, on assiste à certains cours pour voir comment ça se passe et envisager avec l’équipe d’éventuels partenariats avec des structures extérieures pour compléter les enseignements ou répondre aux besoins spécifiques des élèves. Niveau équipe on s’assure que tout le monde est heureux dans ce qu’il fait et travaille dans de bonnes conditions !
On va aussi prendre contact avec les anciens élèves pour savoir si ils ont trouvé du boulot à la sortie de la formation et suivre l’évolution de ceux établis en « groupements », sorte de coopératives par métier. Le tout en lien avec l’asso en France qui a des projets d’agrandissement du centre, de construction d’un terrain de sport…mais ça c’est une autre histoire !
Hésitez pas à nous raconter les vôtres également ! Des bises !
Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410
Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos
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